COLLOQUE : COMMENT GERER LES SITES NATURELS ET HABITES INSCRITS AU PATRIMOINE MONDIAL DE L'UNESCO ?
L’objectif de ce colloque est de faciliter le dialogue entre chercheurs, acteurs locaux, gestionnaires et experts afin de :
- Faire un point des connaissances et des méthodes sur les conditions d’une bonne gestion de biens naturels et habités ayant une valeur patrimoniale exceptionnelle,
- Débattre et d’avancer dans la formalisation de principes de gestion s’appuyant sur la participation et l’implication des acteurs locaux et des habitants,
- Contribuer aurenforcement des coopérations entre sites inscrits ou candidats.
Les échanges se feront en français et/ou en anglais grâce à un service de traduction simultanée. Afin de faciliter les échanges et les débats, le nombre de participants est fixé à 120.
L’inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO a un impact particulier sur les biens naturels et habités. En effet, la valeur universelle exceptionnelle de ces espaces découle de caractères (géologiques, écologiques ou paysagers) qui paraissent naturels aux yeux des visiteurs. Mais cette qualité exceptionnelle a en partie pour origine les pratiques des habitants, même si leurs influences sont peu perceptibles aux yeux des néophytes. L’inscription présente parfois certains risques, dont celui de perturber les relations entre les populations et leur territoire sous l'effet de plusieurs biais qui ressortent notamment dans la manière dont les porteurs de projet conduisent leur démarche d'inscription :
Risque n° 1
La définition des limites du bien pour les besoins du format d'inscription qui ne s'appuierait que sur des critères biophysiques ou géologiques, en discordance avec celles correspondant aux usages et valeurs que les populations locales attachent à ces lieux
Risque N° 2
L'oubli du fait que le caractère découle aussi des pratiques humaines et la tendance à considérer les acteurs locaux comme une menace pour la préservation de ces milieux
Risque N° 3
Le risque de déconnection des habitants de leur culture locale qu'induit parfois une marchandisation du site ou celui de les figer dans un aspect qui correspond aux standards qualifiés d'universels mais parfois "occidentaux-centrés"
Risque N° 4
Un certain hiatus entre experts « globaux » et acteurs « locaux », cristallisant ainsi des tensions, notamment entre regards extérieurs et autochtones, et modifiant les conditions même de valorisation ou d’entretien du bien inscrit
La déclaration de 2007 du comité du patrimoine mondial insistait sur l’importance fondamentale de la participation des communautés locales, traditionnelles et autochtones dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention. Mais cela ne se fait pas si facilement car il faut négocier avec des autorités nationales pas toujours habituées à traiter avec les acteurs locaux, résister aux pressions parfois très fortes liées à des enjeux de spéculation, de pillage des ressources ou de surexploitation du milieu, et composer avec des acteurs locaux qui n’ont pas toujours conscience de cette valeur universelle dont la préservation peut les amener à remettre en cause leurs pratiques habituelles.
Pourtant, de nombreuses initiatives voient le jour dans des situations sociales, écologiques et culturelles apparemment très différentes. Elles sont toutes animées par la même idée qu’il est possible d’inventer un mode de gestion original qui s’appuie sur la valeur universelle du bien pour redonner aux acteurs locaux la possibilité de transmettre ce bien aux générations futures tout en tirant parti de l’inscription au patrimoine mondial pour en faire un levier de développement puissant.
Ces risques peuvent être prévenus en amont, et le colloque se propose notamment d’échanger sur les méthodes de constitution des propositions d’inscriptions, d’élaboration des plans de gestion et de définition d’une gouvernance participative du bien.
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